jeudi 5 février 2015

Mali: «Nous voulons une loi qui interdise l’excision»

mediaL’excision est une pratique coutumière et non islamique qui, contrairement à une idée répandue, n’est pas recommandée dans le Coran.unicef.fr
Le vendredi 6 février, c’est la journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales. Parmi ces mutilations, la plus répandue, notamment en Afrique, c’est l’excision, c’est-à-dire l’ablation du clitoris et, parfois, des petites lèvres. La plupart du temps, cette mutilation est réalisée sur les petites filles lorsqu’elles sont encore des bébés. Cette pratique qui relève de la mutilation peut avoir des conséquences dramatiques pour la santé des femmes excisées. Au Mali, 85 % des femmes sont excisées, jusqu’à 98 % dans certaines régions.
Aïssata Traoré a 18 ans. Lorsqu’elle était enfant, ses parents ne l’ont pas excisée. Il y a deux ans, c’est son petit ami qui exige qu’elle subisse l’excision, sans quoi il ne l’épousera pas.
« J’ai accepté. Nous sommes partis chez une vieille. On a fait ça. Cela me faisait énormément peur. Elle avait un couteau. Il y avait deux personnes qui tenaient mes mains, mes pieds. Ainsi, elle pouvait faire ça sans que je la dérange avec mes coups de poing. Après être excisée, j’ai eu des complications parce que le vagin était collé complètement. Je n’arrivais même pas à uriner », raconte Aïssata. Aujourd’hui, Aïssata a été opérée. Elle va bien et elle a un nouveau petit ami.
Au Mali, de nombreux acteurs sont mobilisés contre cette pratique. Il existe même un Programme national de lutte contre l’excision, avec lequel travaillent les ONG. Cependant, pour Siaka Traoré, président de l’association Sini Sanuman, ce n’est pas suffisant. « Nous voulons une loi spécifique contre la pratique de l’excision. Trop, c’est trop. L’Etat peut initier un projet de loi à partir du Programme national mais jusqu’à présent, cela n’a pas été fait. Je veux une loi qui interdise de façon rigoureuse la pratique de l’excision ; des sanctions contre des gens qui pratiquent et contre ceux qui vont même jusqu’à l’encourager », plaide-t-il.
L’excision est une pratique coutumière et non islamique qui, contrairement à une idée répandue, n’est pas recommandée dans le Coran.
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Burkina: le RSP renonce à demander la démission d’Isaac Zida

mediaLe président du Burkina Faso Michel Kafondo (D) et le Premier ministre Isaac Zida (G) le 2 décembre 2014 à Ouagadougou.REUTERS/Joe Penney
Au Burkina, le régiment de sécurité présidentielle (RSP) renonce à réclamer la démission du Premier ministre. Isaac Zida s'est pour sa part engagé à ne pas dissoudre ce corps d'élite. Un compromis qui pourrait clore la crise ouverte mercredi 4 février.
Après d’intenses négociations autour des points de revendication des soldats du régiment de sécurité présidentielle, les principaux chefs militaires sont en phase d’obtenir un accord entre le Premier ministre et ses compagnons d’armes.
Selon un haut gradé ayant participé aux échanges qui duré toute la nuit de mercredi et une partie de la journée de ce jeudi, les soldats n’exigent plus la démission du Premier ministre. Isaac Zida reste donc toujours le Premier ministre du gouvernement de la transition.
Les soldats maintiennent en revanche la revendication concernant le débarquement des autres militaires du gouvernement. Toutes les affections d’officiers du régiment de sécurité présidentielle dans d’autres corps de l’armée sont annulées. De nouvelles nominations sont attendues dans les prochaines heures. Le régiment de sécurité présidentielle aura donc de nouveaux patrons.
Sur l’avenir même de ce corps, un comité est mis en place et on attend sa composition. Il aura pour mission de définir le futur rôle, les missions et le fonctionnement de ce régiment. Une certitude : le régiment de sécurité présidentielle sera rebaptisé en fonction de ses nouvelles attributions.
Appel à manifester
Le corps d’élite burkinabè est critiqué par Amnesty International et plusieurs organisations de la société civile demandent la dissolution de ce corps d’élite. On lui reproche notamment d’avoir sévèrement réprimé les manifestations qui ont conduit à la chute du président Compaoré. Le Balai citoyen se dit satisfait du renoncement de la garde présidentielle, mais appelle à une manifestation à Ouagadougou samedi.
« Nous sommes satisfaits que le régiment de sécurité présidentielle abandonne cette revendication purement politique qui est de nature à compromettre la transition », a déclaré Me Guy Hervé Kam, porte-parole du Balai citoyen. Mais il prévient : « Nous restons quand même en éveil dans la mesure où ça fait déjà la deuxième fois depuis que le processus est engagé et nous disons que cette fois ça doit être la dernière. Il faut que le régiment comprenne qu'ils doivent rentrer dans le train de la démocratie. Nous disons que c’est une tentative de sabotage, c’était un coup d’Etat manqué, si on peut le dire ainsi. Cela doit s’arrêter. »
Le Balai citoyen demande à ces militaires de se consacrer désormais uniquement aux questions militaires et réclame la dissolution du régiment pour que ses soldats « continuent à servir le continent, mais ailleurs ».
 
 
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